Anne-Sophie Legrand,  École : 
de quelle(s) mixité(s) parle-t-on ?,  Numéro 34

« Nous ne trierons pas nos élèves ! » Le mot d’ordre du SNES-FSU a été entendu

Le 5 décembre 2023, Gabriel Attal déclinait son projet de réforme « choc des savoirs », dont le tri des élèves dès la sixième en mathématiques et en français dans des groupes de niveau. Le SNES-FSU a réussi à mobiliser la profession dans une lutte collective de terrain, jusque dans les conseils d’administration.

Ce tri scolaire et donc social devait se poursuivre par un DNB1 obligatoire pour préparer tous les bacs, reléguant celles et ceux qui auraient échoué, dans une prépa-seconde avec moins d’heures d’enseignements disciplinaires qu’en troisième et sans programme ! Bien loin d’une propédeutique, cette classe que la ministre E. Borne promet de mettre en extinction dans un an, visait plutôt à promouvoir l’apprentissage pré-bac, avec les 40 % de ruptures de contrat afférents.

Alors que la recherche est pratiquement unanime pour démontrer les effets néfastes des classes de niveau, comment expliquer que certain·es professeur·es partagent l’idée, qu’en séparant les élèves selon leur niveau, on faciliterait l’enseignement ? Probablement faut-il plutôt chercher les causes de leur désarroi, dans le sentiment qu’ils et elles ont de ne plus pouvoir remplir leur mission de faire réussir toutes et tous les élèves. La recherche de l’entre-soi des familles les plus socialement favorisées, dans le secteur privé, réduit la mixité sociale dans les collèges publics. Les conditions de travail ne cessent de se dégrader avec d’une part une augmentation des effectifs de classe et d’autre part de plus en plus d’élèves à besoins éducatifs particuliers avec une forte demande de différenciation de l’enseignement. Comment, dans ces conditions, trouver le temps de suffisamment étayer les élèves les plus en difficulté ? Mais dans les collèges qui appliquent la réforme, des professeur·es constatent que le groupe d’élèves dont le niveau est le plus faible est souvent ingérable : à l’absence d’éléments moteurs, s’ajoute une accumulation de difficultés très différentes car ce groupe n’a rien d’homogène.
Le doute qui a pu germer quant à l’accueil de la réforme par la profession a été très vite balayé. Dès que le SNES-FSU a commencé à informer les collègues sur les incidences du « choc des savoirs », le rejet des mesures de tri a très majoritairement rassemblé les professeur·es. Les objectifs iniques du gouvernement étaient limpides. Le ralliement au mot d’ordre « Nous ne trierons pas nos élèves ! » n’a pas fait défaut.

Une réforme qui passe mal

À la rentrée 2024, le SNES-FSU se devait de dresser un bilan de ces mois de résistance. Avec plus de 2300 réponses, quatre fois plus que pour la réforme « Collège 2016 », son enquête a montré à quel point le besoin de témoigner est massif.

Il n’y a que 26% des collèges représentés qui appliquent à la lettre les textes réglementaires de la réforme du « choc des savoirs » avec des regroupements interclasses de niveau homogène. Dans au moins 44 % des établissements, le tri des élèves n’est pas appliqué : ou les regroupements se font avec des élèves de niveau hétérogène, ou le fonctionnement en classes perdure.

Mais des formes de tri scolaire sont instaurées dans au moins 50 % des collèges : là où la réforme est strictement appliquée certes mais aussi quand elle est aménagée sur un seul niveau, une seule discipline ou lorsque seul·es les élèves en grande difficulté sont regroupé·es ensemble.

L’école de l’exclusion

Selon l’arrêté, la réforme ne devait pas s’appliquer aux élèves de SEGPA qui devaient demeurer en face à face avec leur professeur·e des écoles spécialisé·e en mathématiques et en français. Or dans le quart des collèges organisant des regroupements homogènes, 25% de ceux comportant une SEGPA incluent ces élèves dans les groupes. Cette proportion tombe à 8% lorsque les regroupements sont uniquement hétérogènes. Le financement de la réforme a aussi prélevé une heure de cours aux sixièmes SEGPA, qui, comme les autres classes de sixième ont perdu leur horaire de technologie et n’ont plus que 25 heures hebdomadaires d’enseignement.

Dans environ 35% des collèges appliquant les regroupements de niveau homogène ou ayant une organisation mixte (regroupements hétérogènes et regroupements homogènes), les élèves relevant de l’École inclusive (en situation de handicap, allophones, EFIV2) sont placé·es dans le groupe « en difficulté ». La note de service précisait qu’il fallait disperser ces élèves dans les différents groupes de besoins… donc sans prendre en compte leurs besoins ! Encore une injonction paradoxale.

Une réforme enrayée

La mobilisation des personnels a été très forte, dans 81% des collèges qui fonctionnent encore en groupes classes. Il a fallu imposer une délibération en conseil d’administration dans 39% d’entre eux pour y parvenir. Pour adopter des regroupements hétérogènes, une mobilisation des personnels a été décisive dans plus de 77 % des cas. L’application stricte de la réforme s’est effectuée contre l’avis des équipes enseignantes dans 35% des cas.

Moins de 10% des établissements interrogés ont reçu une dotation suffisante pour mettre la réforme en place selon les textes réglementaires. Il a fallu, dans la plupart des collèges, utiliser la marge d’autonomie et réduire d’autres enseignements (accompagnement personnalisé en mathématiques ou en français, dédoublements dans d’autres disciplines, options).

Plus l’application de la réforme se rapproche des textes réglementaires, plus le nombre de répondant·es pointant une dégradation des emplois du temps des professeur·es est important jusqu’à 76% selon l’organisation. Pour l’emploi du temps des élèves, c’est jusqu’à 51%. La cause en est l’organisation de classes en barrette3 sur l’horaire de français et de mathématiques. Si la résistance aux groupes de niveau a été forte, l’organisation de classes en barrette est un raz-de-marée. Lorsque les regroupements sont hétérogènes, 77% des collèges alignent complètement les classes en français et mathématiques et 18% de façon partielle. Elle expose en outre davantage aux pressions hiérarchiques pour prendre en charge les élèves des collègues absent·es, à l’instar de qui existe dans le premier degré.

La moitié des répondant·es déclarent que la réforme a induit des tensions dans l’établissement. L’organisation qui en génère le plus est celle qui mêle des regroupements hétérogènes et homogènes. Appliquer ou pas la réforme suscite des tensions dans les salles des professeur·es alors que la profession a besoin de reconstruire les collectifs de travail. Quand la réforme est appliquée au sens strict, 68 % des personnels déclarent qu’elle induit une surcharge de travail, 51% quand les regroupements sont hétérogènes.

De même, la progression dite « commune » s’est imposée dans 79% des établissements ayant établi des regroupements homogènes ou une organisation mixte. Cette atteinte à la liberté pédagogique augmente la charge de travail des professeur·es. Elle existe aussi, de façon étonnante, dans 27% des collèges ayant conservé un fonctionnement par classes et 56% de ceux qui ont créé des regroupements hétérogènes. Suivre les chapitres dans un même ordre est tolérable, surtout en mathématiques, mais certains personnels de direction imposent une progression « synchrone » à la séance près. Celle-ci induit des injonctions paradoxales qui génèrent de la souffrance professionnelle, notamment quand il s’agit d’enseigner aux groupes des élèves les plus en difficulté, que l’on devrait pouvoir aider, tout en devant suivre le rythme des regroupements d’élèves les plus performant·es ! La mobilisation de l’année 2024-2025 contre la réforme du « choc des savoirs » doit viser à se débarrasser de ces alignements de classes et des progressions communes imposées. L’uniformisation des pratiques ne permet pas de mieux faire réussir les élèves.

La lutte et le rapport de force font leurs preuves. L’Acte 2 du « choc des savoirs », cela sera aussi un nouveau socle resserré sur ce que le ministère nomme les « savoirs fondamentaux », les compétences psycho-sociales et une culture générale dont le périmètre pose question ainsi que de nouveaux programmes dont les projets mis en ligne sont inquiétants. Les nouveaux programmes de français et mathématiques du premier degré sont littéralement cadencés pour mieux tayloriser le métier. Pour mettre fin à toute perspective de démocratisation scolaire, les tenants de cette réforme ciblent le collège et l’expertise disciplinaire. Ils veulent installer un cadre néo managérial d’exercice, qui segmenterait l’acte pédagogique et le placerait sous contrôle hiérarchique. Les professeur·es peuvent et doivent encore user de leur liberté pédagogique pour rester concepteurs et conceptrices de leur travail, mais aussi défendre la finalité émancipatrice de l’École publique.

Anne-Sophie Legrand
Secrétaire nationale du SNES-FSU,
en charge du secteur collège

Témoignages
 d’enseignants

Face aux attaques contre la mixité au collège (groupes de niveau, etc.), quelle(s) résistance(s) des acteurs de terrain ? Pourquoi ces résistances de la part des enseignant.e.s sont apparues comme une heureuse surprise, contre la tentation d’un repli corporatiste ?

Témoignage n°1 : « Garder le seul aspect pédagogique de cette réforme : réduire le nombre d’élèves dans les classes »

Le choc des savoirs dans un collège de Seine-Saint-Denis, vu par un enseignant de français.

L’annonce de la réforme du « Choc des savoirs », déclarant « relancer l’ascenseur scolaire au collège » et changer l’« organisation [du collège] qui ne permet pas véritablement de faire progresser le niveau de chacun4 », n’a pas été bien accueillie dans l’établissement où je travaille. En effet, nous étions engagés dans le grand mouvement d’alerte concernant les moyens manquants en Seine Saint-Denis. Ces annonces ont aggravé un désaccord déjà profond.

Dans un premier temps, tout le monde n’a pas compris la même chose. En mathématiques et en français, nous avions constaté depuis longtemps que réunir les élèves en difficulté dans un groupe, c’est les empêcher de trouver de quoi déconstruire leurs représentations et construire des savoirs. La diversité est indispensable pour que les plus en difficultés puissent formuler – avec notre aide – ce qui leur pose problème, soutenu.e.s par celles et ceux qui ont moins de difficultés ou qui réussissent. Ces derniers apportent cadres et formules scolaires nécessaires à l’acquisition des compétences. Quant aux élèves en situation de réussite, surtout au collège (dernier moment où tous milieux se croisent et travaillent ensemble), cela leur permet d’entendre et d’apprendre des questionnements qu’ils ne se posent plus. Les compétences scolaires qu’ils ont acquises recouvrent des implicites et des malentendus qu’elles et ils n’ont pas eu encore le temps de lever, de nous faire entendre. À l’opposé de cette diversité, des niveaux étaient proposés. Les collègues des autres disciplines n’en avaient pas encore perçu les conséquences.

C’est dans un deuxième temps, lors des répartitions des moyens alloués, que tous les personnels ont constaté ce que ces choix impliquaient. Quelques heures seulement ont été accordées à l’établissement pour la mise en œuvre de la réforme. Le reste de l’aménagement a dû être pris sur les moyens propres au collège, faisant disparaître dédoublements pour des heures de travaux pratiques en matières scientifiques, entraînement oral en langues vivantes, etc.

Comme cette réforme visait les besoins des élèves, nous avons pensé répondre à la demande institutionnelle en indiquant que le principal besoin était cette diversité qui permet d’apprendre, à la fois par soi-même et au sein de groupes où contradictions et confrontations sont exprimées dans des situations pédagogiques coopératives.

La direction n’était d’abord pas fermée à cette hypothèse. Mais le cadre institutionnel a rendu obligatoire la constitution de ces groupes, et, parmi eux, celui d’un groupe à faible effectif. Plusieurs collègues ont tenté de faire entendre que c’est contradictoire avec la réussite de chacune et chacun, mais elles et ils n’ont pas été entendu.e.s.

À la rentrée, après les changements politiques de l’été, la rectrice de Créteil avait donné comme recommandation aux directions d’assouplir la mise en place des groupes (devenus de « besoins »). Dans le collège où j’enseigne, ils se sont concrétisés en « groupes à effectifs réduits ». Après trois semaines d’observation, la direction a accepté que nous créions des groupes hétérogènes en français et en mathématiques : une petite vingtaine par groupe, réunissant des élèves venant de deux ou trois classes différentes. Les groupes ne sont pas les mêmes dans les deux disciplines et les collègues des autres disciplines ont les classes entières. Nous devions changer ces groupes à la fin du premier trimestre. Mais, le rythme venait à peine de se mettre en place quand nous allions reconstituer les groupes, et la direction a finalement accepté que les groupes demeurent les mêmes jusqu’à la fin de l’année.

Nous avons pu ainsi garder le seul aspect pédagogique de cette réforme : réduire le nombre d’élèves dans les classes, ce qui permet de travailler plus souvent avec les élèves en marge et favorise le travail collaboratif.

Témoignage n°2 : « Grâce à notre mobilisation, nous avons pu éviter les aspects les plus délétères de la réforme »

J’enseigne dans un collège de la banlieue nantaise. Nous accueillons autour de 700 élèves qui pour certain.e.s vivent dans des quartiers cossus et pour d’autres habitent un quartier classé politique de la ville. Nos classes sont très hétérogènes, ce qui représente un défi pour les équipes enseignantes, mais une chance pour l’ensemble des élèves. Le climat scolaire est bon et les élèves les plus fragiles progressent et obtiennent des résultats supérieurs aux attendus d’après les indicateurs de l’établissement.

Lorsque fin 2023, Gabriel Attal annonce la mise en place de groupes de niveau en français et en mathématiques, groupes amenés à être modifiés en cours d’année, la salle des professeur.e.s est sidérée tant cette organisation est à l’opposé des valeurs que nous portons. Les enseignant.e.s de l’ensemble des disciplines qui, dans mon établissement, participent d’ordinaire assez peu aux mouvements sociaux se mobilisent fortement en participant aux mouvements de grève bien suivis dans l’académie de Nantes et en menant en parallèle des actions plus locales : information aux parents, distribution de tracts aux portes ouvertes du collège.

Dans les collèges, se tient chaque année un conseil d’administration soumettant au vote la répartition des heures de cours allouées à l’établissement. Y siègent représentants et représentantes de l’administration, des collectivités territoriales, des personnels, des élèves et des parents. Nous décidons de nous saisir de cette instance pour tenter de faire adopter par le vote une contre-répartition des heures de cours annihilant la réforme. La répartition proposée par notre chef d’établissement est rejetée à deux reprises grâce au soutien des représentant.e.s des parents d’élèves et des collectivités territoriales, mais celui-ci refuse de soumettre celle proposée par les enseignant.e.s au vote.

Nous sommes fin juin 2024. Il faudrait pour tenter d’imposer notre répartition, réunir un conseil d’administration extraordinaire à la demande de la majorité des membres du conseil d’administration. Les représentant.e.s des parents ne souhaitent pas enclencher le processus. C’est donc la répartition horaire du chef d’établissement qui s’appliquera à la rentrée. L’organisation de l’enseignement en français et en mathématiques en 6ème et en 5ème est actée malgré notre opposition.

Cependant, grâce à notre mobilisation, nous avons pu éviter les aspects les plus délétères de la réforme : nos « groupes » seront de niveaux hétérogènes et n’évolueront pas dans l’année, préservant ainsi la relation enseignante.e-élève. Les enseignant.e.s refusent de participer à la constitution des groupes. Ceux-ci sont donc mis en place « au doigt mouillé » par l’équipe de direction.

Pour autant, cette victoire idéologique n’est pas pleinement satisfaisante. De nombreux points dans cette organisation restent problématiques. Nos groupes comptent de 22 à 24 élèves. Ce ne sont donc pas réellement des groupes à effectifs réduits, notamment lorsqu’on met en perspective ce chiffre avec le nombre moyen d’élèves par classe en Europe au niveau du collège qui est de 20,9.

Pour autant, le coût pour l’établissement de la mise en place de ces groupes supplémentaires n’étant financé qu’en partie par le ministère, il a donc fallu renoncer, comme ailleurs, à certains dispositifs : cours de langues anciennes ou groupes à effectifs réduits en anglais et en sciences.

Je dois dire que cette réforme nous laisse à nous, enseignants et enseignantes, un goût amer. Le sentiment qui domine en salle des professeurs.e.s est une immense colère, d’autant plus que les dotations horaires pour l’année 2025/2026 viennent d’arriver dans les établissements : cette année, nous perdons encore des divisions et le seuil de 30 élèves devrait être dépassé sur au moins deux niveaux.

Témoignage n°3 : « Trouver un moyen de contourner la réforme »

Professeure de Lettres modernes, j’exerce actuellement dans un gros collège de Seine-et-Marne, considéré par l’Éducation nationale comme plutôt favorisé mais accueillant un public mixte.
Dès les annonces de G. Attal en décembre 2023, les collègues ont massivement été remonté·es contre les groupes de niveau. Il nous semblait impensable d’opérer un tri entre les élèves en fonction de leur niveau scolaire, et de compromettre, dès l’entrée au collège, les possibilités pour les plus fragiles de progresser. Certains d’entre nous avaient déjà expérimenté les classes de niveau et vu qu’elles conduisaient les élèves à un sentiment fort de stigmatisation, à une augmentation des incivilités et même de la violence. Le taux de grévistes lors des mouvements contre le « Choc des savoirs » a été singulièrement élevé pour cet établissement, dépassant même les 75 % le 1er février 2024. Les représentant·es des parents d’élèves et des élèves ont été convaincu·es par nos arguments et ont toujours soutenu nos initiatives.

Il nous a vite paru évident qu’il fallait trouver un moyen de contourner la réforme quand nous avons compris que le gouvernement ne reculerait pas malgré l’opposition des personnels et des parents d’élèves. Nous avons réfléchi, en équipe, à ce qui, dans ces groupes, poserait le plus problème, ce qui heurterait le plus nos valeurs professionnelles. Nous avons donc décidé de constituer, pour les mathématiques et le français, des groupes stables, les plus hétérogènes possibles, au plus proche de la composition des classes. Nous tenions en effet à ce que nos élèves, notamment en Sixième, ne soient pas déstabilisé·es par des changements de groupes et de professeur·es. La réforme prévoyait de transférer les élèves d’un groupe à l’autre en fonction de leurs résultats, ou de réorganiser les groupes selon les points étudiés. Il nous semblait au contraire essentiel de préserver une fixité tout au long de l’année scolaire pour construire une dynamique collective entre pairs et une relation pédagogique entre les élèves et leur enseignant·e. Mais nous ne voulions certainement pas qu’un des groupes soit identifié comme celui des « faibles » ou des « forts » car cela aurait infléchi le contenu et la forme de nos cours et aurait pesé sur le ressenti et l’implication des élèves. Nous avons pris la main, entre professeur·es de mathématiques et de français, pour répartir les futur·es élèves de Sixième et de Cinquième dans des groupes hétérogènes.

J’ai réfléchi à ce que les élèves les plus faibles que j’ai cette année auraient manqué dans mes cours si nous avions mis en place les groupes tels que les voulait la réforme : les analyses approfondies des textes littéraires, l’émerveillement quand une notion complexe est comprise, les travaux de groupes enrichis par les interactions avec des élèves plus à l’aise, les échanges de rédactions pour chercher des conseils et la considération des pairs… Pour moi comme pour mes collègues, cela ne fait aucun doute : à la rentrée prochaine, toujours pas de groupes de niveau dans notre collège !

  1. DNB : Diplôme national du brevet. ↩︎
  2. EFIV : Enfants de familles itinérantes et de voyageurs. ↩︎
  3. Tou.tes les élèves des classes alignées ont cours de mathématiques et de français aux mêmes heures donc il faut aligner leurs emplois du temps et ceux de leurs professeurs sur les mêmes créneaux. ↩︎
  4. En ligne : https://www.info.gouv.fr/actualite/choc-des-savoirs-prise-de-parole-de-gabriel-attal ↩︎