Lectures Jeunesse,  Numéro 25

Le bibliobus

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Le bibliobus,
Inga Moore,
Pastel, 2021, 56 pages.

Note de lecture proposée par André Delobel.

Il est pimpant, le bibliobus de la forêt qu’Inga Moore nous donne à voir dès l’image de couverture, pimpant et à impériale puisque, manifestement, la forêt est anglaise. C’est là qu’habitent Élan et sa famille, dans une maison tout aussi manifestement anglaise. Ceci pour dire que les lecteurs qui ont le goût de l’image cosy, à l’ancienne, seront comblés. Chaque soir, Élan raconte, au coin de la cheminée de son salon, une histoire à sa femme et à ses deux enfants. Ceux-ci adorent, mais, un soir, catastrophe : Élan a raconté toutes les histoires qu’il connaît. C’est sa femme qui a l’idée d’un livre et on pourra se demander d’où lui vient cette pensée puisque, dans la forêt, personne, ni Lièvre, ni Taupe, ni les Sangliers, ni les Castors n’a jamais possédé de livre. Une bonne trentaine de pages plus tard, le problème est réglé, grâce à Élan qui file à la ville voisine par où une gentille bibliothécaire (une oie) lui prête un petit paquet d’albums. Désormais, Élan n’est plus conteur, mais lecteur. Le succès est général. Le salon est bourré et, quand Élan lit Le Petit Chaperon rouge ou Le Chat botté, sa femme est débordée par les commandes de chocolat chaud. L’album suggère, le temps d’une phrase très brève, que c’est la bibliothécaire qui a l’idée du bibliobus, mais ce n’est pas affirmé. Succès moins immédiat auprès des habitants de la forêt, mais opportunité magistrale puisqu’Élan devra apprendre à lire à Oursonne, Oursonne à Blairelle, Blairelle à Renard. Lièvre apprendra à Taupe, Taupe aux Sangliers et les Sangliers aux Castors. Dans un premier temps, chaque famille lit chez elle puis revient le temps des soirées. Élan est à nouveau conteur dans son salon à nouveau bourré. Plus de chocolat chaud, mais des pancakes préparés à l’avance par l’attentive épouse. Autre changement : désormais, Élan s’accorde le droit de raconter livre en main. Dessins fins et précis, couleurs automnales, le vivre-ensemble est ici paré de beaux atours. L’intention est sympathique et il fait bon vivre dans les forêts anglaises. Inga Moore dédie son livre à tous les bibliothécaires. Pas aux élans ?