Lectures Jeunesse,  Numéro 16

C’est pas ma faute

Christian Voltz, Éd. du Rouergue, 2001.

Lecture jeunesse proposée par Daniel Sereno.

Cette petite fable écologique dans un écosystème particulier interroge les conséquences de nos actes. L’action se situe dans une ferme et l’enchaînement des faits fonctionne selon l’effet domino. C’est un procédé d’écriture qui se retrouve parfois dans des comptines, albums ou contes. Christian Voltz l’utilise à merveille pour construire sa démonstration. La traite quotidienne respire une bonne humeur teintée d’affection. Elle va subitement tourner au drame. Une araignée vient troubler la quiétude de l’instant. La fermière arachnophobe l’écrase avec rage déclenchant à son insu une série de réactions en chaîne. L’écriture de phrases répétitives scande le récit et alimente le suspense pour les jeunes enfants. Sur chaque double page mettant en scène un nouvel animal se lit la colère de la fermière : Non mais ça va pas ? espèce de … suivi du nom de l’animal accompagné d’un qualificatif. L’écriture en grandes capitales d’imprimerie renforce la réaction de la fermière… La réponse à la question qu’elle pose va suivre un schéma de construction à l’identique qui amplifie le rythme. C’est pas ma faute…suivi de la mise en cause du suivant, c’est ce… là qui… alors moi… et chacun d’expliquer ce qu’il a fait et les conséquences de son acte. On s’achemine progressivement vers un premier dénouement quand le dernier animal interpelé, ce MISĖRABLE MOUSTIQUE, se réjouit : Oh si moi ça va très bien !

Mais à qui la faute ? s’ il n’y a plus d’araignées pour attraper les moustiques se demandera, pour finir, la fermière.

La distribution spatiale de l’écriture, le choix des tailles de caractères, les magnifiques illustrations pleines d’inventivité faites d’engrenage, de fil de fer, de vieux bouts de rideaux, de papier kraft nous plonge dans un univers particulier qui séduira enfants et adultes.